Sur le principe, aucune constitution n’est immuable. La constitution, la loi fondamentale d’un pays censée régir un peuple, se doit de répondre aux changements sociopolitiques, économiques, culturelles. C’est d’ailleurs pour cela que notre première constitution, celle de 1960 a été changée au profit d’une nouvelle, celle de 2000 consacrant la 2ème République. Le principe de modification ou de changement de constitution ne me pose donc pas de problème.
En revanche, Ce qui pose problème, c’est que tout indique et montre que cette réforme constitutionnelle est un coup d’Etat que veulent perpétrer Alassane Ouattara et son clan après celui d’avril 2011. Et je vais vous dire pourquoi. Mais avant permettez que je vous rappelle le principe d’adoption de la Constitution de 2000 que veut changer Alassane Ouattara.
En effet, la Constitution de 2000 est le résultat des réflexions de toutes les composantes de la population ivoirienne (partis politiques, organisations de la société civile, professionnels du Droit…) qui se sont retrouvées dans des sous-commissions, commissions puis au sein de la Commission Consultative Constitutionnelle et Electorale (CCCE) pour proposer au peuple un projet de constitution. L’ensemble des partis politiques y compris le RDR, le parti d’Alassane Ouattara a ensuite appelé à voter OUI. La constitution a donc été adoptée à 86, 58% des suffrages exprimés avec un taux de participation de plus de 70% lors du référendum organisé par la junte militaire les 23 et 24 février 2000.
Malgré le fait que le RDR ait appelé ses militants à voter OUI et qu’elle ait reçu l’onction populaire par cette large adoption, la Constitution de 2000 a constamment été violée par Alassane Ouattara, une fois au pouvoir. En voici quelques exemples :
En revanche, Ce qui pose problème, c’est que tout indique et montre que cette réforme constitutionnelle est un coup d’Etat que veulent perpétrer Alassane Ouattara et son clan après celui d’avril 2011. Et je vais vous dire pourquoi. Mais avant permettez que je vous rappelle le principe d’adoption de la Constitution de 2000 que veut changer Alassane Ouattara.
En effet, la Constitution de 2000 est le résultat des réflexions de toutes les composantes de la population ivoirienne (partis politiques, organisations de la société civile, professionnels du Droit…) qui se sont retrouvées dans des sous-commissions, commissions puis au sein de la Commission Consultative Constitutionnelle et Electorale (CCCE) pour proposer au peuple un projet de constitution. L’ensemble des partis politiques y compris le RDR, le parti d’Alassane Ouattara a ensuite appelé à voter OUI. La constitution a donc été adoptée à 86, 58% des suffrages exprimés avec un taux de participation de plus de 70% lors du référendum organisé par la junte militaire les 23 et 24 février 2000.
Malgré le fait que le RDR ait appelé ses militants à voter OUI et qu’elle ait reçu l’onction populaire par cette large adoption, la Constitution de 2000 a constamment été violée par Alassane Ouattara, une fois au pouvoir. En voici quelques exemples :
- Modification du Conseil Constitutionnel en nommant Francis Wodié dès sa prise de pouvoir en violation de l’Art. 90 de la Constitution alors que le président de cette institution est nommé pour une durée de 6 ans.
- Nomination du président du Conseil Economique et Social (CES) sans passer par la procédure légale à savoir l’élection du président par ses pairs de l’institution ;
- La non déclaration de son patrimoine depuis sa prise du pouvoir sa non démission à la présidence du RDR en violation de l’Art 54 de la Constitution.
- Le pouvoir ADO maintient expressément en exil des milliers d’Ivoiriens en violation de l’Art.12 de la Constitution ;
- Une répression sauvage des manifestations pacifiques de l’opposition en violation du préambule de la Constitution qui consacre les droits de l’Homme.
- Alassane Ouattara a lui-même officialisé et confirmé la politique du rattrapage ethnique lors d’un voyage en France le 1er avril 2012 en violation de l’Art. 10 de la Constitution ;
- Le 25 octobre 2015, Alassane Ouattara se rend éligible par « dérivation » en violation de l’Art. 35 de la Constitution ;
Comment peut-on prétendre au changement d’une Constitution si on n’apprend même pas à respecter celle en vigueur ?
Sachez que cette réforme, à notre avis, est inopportune vu le contexte politique et économique en Côte d’Ivoire. Elle est le reflet d’une procédure illégale qui exclut toutes les forces vives de la nation avec des propositions farfelues qui cachent de mauvaises intentions.
Elle est inopportune car le contexte politique est tendu et délétère rythmé quotidiennement par des arrestations arbitraires (la dernière en date est celle de Dame Mého qui va s’ajouter à plus de 200 prisonniers politiques), le gel des comptes bancaires, le maintien en exil de milliers d’Ivoiriens, des interdictions de manifestations des partis d’opposition, des violations des droits élémentaires des citoyens…Au plan économique l’Ivoirien lambda est confronté aux soucis de son quotidien avec la flambée des prix des produits de première nécessité, de l’eau, de l’électricité…C’est un contexte qui démontre que la priorité est ailleurs que dans le changement de la Constitution.
Cette réforme est illégale car elle exclut l’ensemble des différentes couches de la population dans l’élaboration du projet de constitution contrairement au procédé utilisé en 2000 par le choix unilatéral d’un groupe d’experts au lieu d’une assemblée constituante regroupant comme en 2000 des représentants des forces vives de la Nation.
Ce groupe d’experts aux ordres ne fera que reproduire la volonté d’Alassane Ouattara clairement exprimée notamment, la création d’un poste de vice-président (dauphin constitutionnel), la création d’un sénat, la suppression de l’âge limite de candidature, la suppression et le changement de l’actuel article 35…
Face à cela, notre position est claire : nous sommes contre et nous utiliserons tous les moyens légaux pour nous y opposer pour ne pas légitimer ce coup de force. C’est pour cela que j’appelle à la mobilisation de tous nos militants où qu’ils se trouvent, en Côte d’Ivoire et en dehors de la Côte d’Ivoire.
Le parti se réunira en convention très bientôt et des mots d’ordre clairs seront donnés pour faire barrage au passage en force que prévoient Alassane Ouattara et sa clique.
Stéphane Kipré, président de l’UNG