Le président colombien Juan Manuel Santos, à Oslo pour recevoir le Nobel de la paix, a estimé samedi 10 décembre 2016, que le plus dur restait à venir avant que la paix soit définitivement ancrée dans son pays. Après un faux départ lié au rejet par le peuple colombien d'un premier texte, le président Santos a conclu le 24 novembre un accord de paix renégocié avec la guérilla marxiste des Farc visant à mettre fin à un conflit de plus d'un demi-siècle. La période qui s'ouvre "est une étape plus difficile que le processus de négociations lui-même, qui nécessite beaucoup d'efforts, de persévérance et d'humilité", a-t-il déclaré dans un entretien accordé à la presse, quelques heures avant la cérémonie de remise du Nobel. Il y aura besoin "aussi de gros efforts de coordination au sein de tout l'Etat pour apporter les bénéfices de la paix aux régions qui ont le plus souffert du conflit", a-t-il ajouté. Le processus de paix avait essuyé un sérieux revers le 2 octobre 2016, quand les Colombiens avaient, d'une très courte majorité, rejeté par référendum un premier accord censé refermer un conflit qui a fait au moins 260.000 morts, plus de 60.000 disparus et 6,9 millions de déplacés. Modifié pour y intégrer des propositions de l'opposition, le nouvel accord prévoit, comme le précédent, le désarmement des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) et leur transformation en mouvement politique. Mais, avant que la Colombie ne connaisse une paix totale, il faudra également qu'une autre guérilla, l'Armée de libération nationale (ELN, guévariste), dise elle aussi adieu aux armes. M. Santos a dit ne pouvoir s'engager sur les chances de conclure la paix avec elle avant de quitter le pouvoir en 2018. "Je ne peux garantir que l'on conclura avant la fin de mon mandat", a-t-il confié.
AFP
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