"Qui sera vice-président? ", c'est la question qui est sur toutes les lèvres en Côte d'Ivoire après l'adoption de la nouvelle Constitution voulue par le président Alassane Ouattara."Qui sera l'heureux élu? C'est le mystère. Mais, quand je dis +élu+, le terme est mal choisi. On devrait dire qui sera l'heureux nommé", ironise un observateur de la vie politique ivoirienne.
La nouvelle Constitution prévoit la création d'un poste de vice-président qui sera le deuxième personnage de l'Etat, à l'image des Etats-Unis. A l'avenir, celui-ci sera élu en même temps que le président. Mais parmi les mesures transitoires prévues jusqu'en 2020, le président Ouattara, réélu pourun deuxième et dernier mandat en octobre 2015, va nommer son vice-président aposteriori.
Cette nomination alimente tous les fantasmes, beaucoup estimant que leprésident va ainsi désigner son successeur. L'opposition, qui a boycotté leréférendum, n'a ainsi cessé de critiquer le texte, estimant qu'il s'agissait"d'organiser la succession de Ouattara".
La presse ivoirienne fait ses choux gras de la nomination du futur "VP",publiant régulièrement des noms de vice-présidentiables. Les plus cités : leprésident de l'Assemblée nationale et ex-chef de la rébellion Guillaume Soro,le ministre de l'Intérieur Hamed Bakayoko, le secrétaire général de laprésidence Amadou Gon Coulibaly, le secrétaire général adjoint de laprésidence Thierry Tanoh et l'économiste TidjaneThiam, actuellement patron deCrédit Suisse.
Couper l'herbe sous le pied de Soro
Un "jeu" de pronostics que n'apprécie pas l'opposition: "C'est un telscandale que nous ne pouvons pas entrer dans ce jeu. Nous avons dit qu'ilétait impensable sur le plan démocratique qu'au lendemain d'un référendum onpuisse par des mesures transitoires nommer un vice-président, qui,normalement, doit être élu par le suffrage universel", explique l'ancienne ministre Danielle Boni-Claverie, membre d'une des coalitions de l'opposition hostile à la Constitution.
Dans la rue, beaucoup sont persuadés des chances de Guillaume Soro. "SiSoro Guillaume a soutenu (la création du poste) c'est que c'est pour lui. Ilest numéro 2 actuellement (président de l'Assemblée), il ne va pas passernuméro 3, 4 ou 5. C'est lui le plus populaire. Ouattara lui doit son pouvoir.C'est lui le futur président", estime Moussa, chauffeur, inconditionnel del'ancien chef rebelle, qui peut mobiliser les foules.
Toutefois, la plupart des observateurs sont sceptiques, assurant aucontraire que la Constitution vise plutôt "à couper l'herbe sous le pied" dujeune et ambitieux président de l'Assemblée.
Le politologue Jean Alabro estime même que si la Constitution "organise lasuccession, Soro est dans une situation similaire à celle de Ouattara à l'époque (de la dernière Constitution, qui lui était défavorable, avec desconditions d'éligibilité censées l'empêcher d'accéder à la présidence). Ilsent bien que c'est contre lui, mais il ne peut pas la critiquer"."Ouattara a plusieurs choix. Il peut effectivement nommer son successeurmais ce serait surprenant. On n'aime pas trop ça en Afrique. Le successeurpourrait devenir impatient...", estime un analyste."Si l'on croit les promesses d'alternance faites au sein du RHDP (coalitionrassemblant le RDR de Ouattara et le PDCI, ancien parti unique), normalementle poste de président doit revenir au PDCI", relève le professeur EugèneZouzou, lui-même hostile à la création de ce poste "budgétivore" au moment oùles Ivoiriens luttent contre la pauvreté.La plupart des analystes estiment que le président Ouattara doitobligatoirement nommer quelqu'un du Parti démocratique de Côte d'Ivoire(PDCI), son principal allié politique, sans lequel sa coalition au pouvoirn'est rien.
Or, un mois avant les législatives le président ne peut se permettre une scission...Là aussi, les pistes sont nombreuses. La presse cite cette fois desvétérans, qui ne brigueraient pas, sauf surprise, la présidence en 2020 :parmi les noms avancés, le chef du PDCI et ancien président Henri Konan Bédié,l'actuel Premier ministre Daniel Kablan Duncan et l'ancien Premier ministreJeannot Kouadio-Ahoussou...
Certains émettent l'hypothèse que Ouattara nommera un jeune cadre du privéou du public peu connu mais ayant des compétences économiques. A celui-ci des'affirmer ensuite comme leader s'il en a l'étoffe. C'est ainsi que leprésident Felix Houphouët-Boigny avait donné sa chance à un certain...Alassane Ouattara, Premier ministre en 1990. Réponse dans quelques jours.
Par AFP
La nouvelle Constitution prévoit la création d'un poste de vice-président qui sera le deuxième personnage de l'Etat, à l'image des Etats-Unis. A l'avenir, celui-ci sera élu en même temps que le président. Mais parmi les mesures transitoires prévues jusqu'en 2020, le président Ouattara, réélu pourun deuxième et dernier mandat en octobre 2015, va nommer son vice-président aposteriori.
Cette nomination alimente tous les fantasmes, beaucoup estimant que leprésident va ainsi désigner son successeur. L'opposition, qui a boycotté leréférendum, n'a ainsi cessé de critiquer le texte, estimant qu'il s'agissait"d'organiser la succession de Ouattara".
La presse ivoirienne fait ses choux gras de la nomination du futur "VP",publiant régulièrement des noms de vice-présidentiables. Les plus cités : leprésident de l'Assemblée nationale et ex-chef de la rébellion Guillaume Soro,le ministre de l'Intérieur Hamed Bakayoko, le secrétaire général de laprésidence Amadou Gon Coulibaly, le secrétaire général adjoint de laprésidence Thierry Tanoh et l'économiste TidjaneThiam, actuellement patron deCrédit Suisse.
Couper l'herbe sous le pied de Soro
Un "jeu" de pronostics que n'apprécie pas l'opposition: "C'est un telscandale que nous ne pouvons pas entrer dans ce jeu. Nous avons dit qu'ilétait impensable sur le plan démocratique qu'au lendemain d'un référendum onpuisse par des mesures transitoires nommer un vice-président, qui,normalement, doit être élu par le suffrage universel", explique l'ancienne ministre Danielle Boni-Claverie, membre d'une des coalitions de l'opposition hostile à la Constitution.
Dans la rue, beaucoup sont persuadés des chances de Guillaume Soro. "SiSoro Guillaume a soutenu (la création du poste) c'est que c'est pour lui. Ilest numéro 2 actuellement (président de l'Assemblée), il ne va pas passernuméro 3, 4 ou 5. C'est lui le plus populaire. Ouattara lui doit son pouvoir.C'est lui le futur président", estime Moussa, chauffeur, inconditionnel del'ancien chef rebelle, qui peut mobiliser les foules.
Toutefois, la plupart des observateurs sont sceptiques, assurant aucontraire que la Constitution vise plutôt "à couper l'herbe sous le pied" dujeune et ambitieux président de l'Assemblée.
Le politologue Jean Alabro estime même que si la Constitution "organise lasuccession, Soro est dans une situation similaire à celle de Ouattara à l'époque (de la dernière Constitution, qui lui était défavorable, avec desconditions d'éligibilité censées l'empêcher d'accéder à la présidence). Ilsent bien que c'est contre lui, mais il ne peut pas la critiquer"."Ouattara a plusieurs choix. Il peut effectivement nommer son successeurmais ce serait surprenant. On n'aime pas trop ça en Afrique. Le successeurpourrait devenir impatient...", estime un analyste."Si l'on croit les promesses d'alternance faites au sein du RHDP (coalitionrassemblant le RDR de Ouattara et le PDCI, ancien parti unique), normalementle poste de président doit revenir au PDCI", relève le professeur EugèneZouzou, lui-même hostile à la création de ce poste "budgétivore" au moment oùles Ivoiriens luttent contre la pauvreté.La plupart des analystes estiment que le président Ouattara doitobligatoirement nommer quelqu'un du Parti démocratique de Côte d'Ivoire(PDCI), son principal allié politique, sans lequel sa coalition au pouvoirn'est rien.
Or, un mois avant les législatives le président ne peut se permettre une scission...Là aussi, les pistes sont nombreuses. La presse cite cette fois desvétérans, qui ne brigueraient pas, sauf surprise, la présidence en 2020 :parmi les noms avancés, le chef du PDCI et ancien président Henri Konan Bédié,l'actuel Premier ministre Daniel Kablan Duncan et l'ancien Premier ministreJeannot Kouadio-Ahoussou...
Certains émettent l'hypothèse que Ouattara nommera un jeune cadre du privéou du public peu connu mais ayant des compétences économiques. A celui-ci des'affirmer ensuite comme leader s'il en a l'étoffe. C'est ainsi que leprésident Felix Houphouët-Boigny avait donné sa chance à un certain...Alassane Ouattara, Premier ministre en 1990. Réponse dans quelques jours.
Par AFP