Les habitants de La Havane ont rendu hommage à Fidel Castro, décédé le 25 novembre à l'âge de 90 ans. Les dirigeants de la gauche latino-américaine ont uni leurs voix mardi soir pour appeler à perpétuer le legs de Fidel Castro, devant des centaines de milliers de Cubains mobilisés lors d'une grande cérémonie posthume en l'honneur du « Comandante » à La Havane. Face au mémorial du héros de l'indépendance José Martí, situé place de la Révolution, la foule a fait ses adieux au « Comandante », avant que ses cendres ne quittent la capitale mercredi pour traverser l'île jusqu'à Santiago de Cuba (Est). Le voyage à travers Cuba jusqu'au berceau de la révolution, Santiago de Cuba, durera quatre jours.
« Où est Fidel ? Où est Fidel ?», s'est exclamé à la tribune le président nicaraguayen Daniel Ortega. « Ici ! » a répondu la foule d'une seule voix, résumant la tonalité de la soirée, vouée à souligner que la mort du «Comandante » n'est qu'une « mort physique », comme l'ont beaucoup répété les médias d'État cubains ces derniers jours. « Il ne part pas, il reste là, invaincu parmi nous, absous, totalement absous par l'histoire », s'est exclamé le président vénézuélien Nicolás Maduro, proche allié de Cuba, en référence au fameux « L'histoire m'absoudra » lancé par Fidel Castro à son procès après l'assaut en 1953 de la caserne de la Moncada, qui forgea le début de sa légende. « Aujourd'hui plus unis que jamais, peuple de l'Amérique latine [...] Nous continuerons à lutter pour ses idées, nous en faisons le serment ! » s'est engagé de son côté le président équatorien Rafael Correa. « Ils ont tenté de le tuer de mille manières, mais plus de dix présidents américains n'y sont pas parvenus. [...] Fidel et Cuba ont changé le monde » au XXe siècle, a ensuite relevé un autre inconditionnel, le Bolivien Evo Morales.
« Hasta la victoria, siempre ! »
Après quatre heures de longs discours empreints de ferveur socialiste, le président Raúl Castro, qui a succédé à son frère Fidel en 2006, a énuméré les discours les plus marquants de son aîné prononcés sur cette emblématique esplanade. Puis de conclure : « Cher Fidel [...], ici, où nous commémorons nos victoires, nous te disons aux côtés de notre peuple dévoué, combatif et héroïque : Jusqu'à la victoire, toujours ! (« Hasta la victoria, siempre ! ») », reprenant l'antienne bien connue des révolutionnaires cubains.
Cette soirée d'hommages aux accents très politiques a été largement boudée par les chefs d'État occidentaux, dont le président américain Barack Obama, pourtant artisan d'un rapprochement historique depuis fin 2014 entre les deux ex-ennemis de la guerre froide. De même, les présidents de pays amis, le Russe Vladimir Poutine, le Chinois Xi Jinping et l'Iranien Hassan Rohani, ont préféré se faire représenter par des émissaires de haut rang. En revanche, les dirigeants du Zimbabwe Robert Mugabe et d'Afrique du Sud Jacob Zuma, de même que l'ancien roi d'Espagne Juan Carlos, étaient présents pour dire adieu à cette figure incontournable de la guerre froide. « Fidel est parvenu à sortir Cuba de la dictature pour la transformer en symbole international de résistance », a déclaré de son côté le Premier ministre grec Alexis Tsipras, seul dirigeant européen à avoir fait le voyage.
Silence des dissidents
« Vive la révolution ! », « Fidel, Fidel ! », scandaient entre les discours des milliers de Cubains de tous âges. Lycéens, fonctionnaires, policiers et militaires en uniforme ont été mobilisés pour l'occasion, remplissant les 72 000 mètres carrés de la place mais aussi les avenues des alentours, noires de monde. Olivia Martínez, retraitée de la police de 71 ans, portait aussi l'uniforme. « Cette marée humaine démontre que mon Commandant était très aimé par tout un peuple et que personne ne peut défaire cette révolution », a-t-elle assuré. Venue avec sa mère, Sandra Heredia, 11 ans, avait pour une fois le droit de se coucher très tard : « Je suis fière de vivre ce moment dans un endroit aussi historique où Fidel a parlé de nombreuses fois au peuple », s'est-elle réjouie. Dans la journée, des dizaines de milliers de Cubains, souvent en pleurs, avaient défilé face aux portraits de Fidel, exposés sur cette même place depuis lundi.
Partout sur l'île, ils ont aussi encore été très nombreux mardi à signer des registres pour « jurer » de poursuivre l'héritage socialiste de celui qui a façonné pendant un demi-siècle le destin du pays – beaucoup ont confié avoir été vivement incités à ne pas manquer à l'appel. Critiqué par l'ONU et par ses opposants pour des violations des droits de l'homme, Fidel Castro reste toutefois vénéré par beaucoup de Cubains, qui ont subi un véritable choc à l'annonce de son décès, vendredi à 90 ans.
Après ces adieux rendus par La Havane, l'urne contenant les cendres du Lider Máximo va traverser de mercredi à samedi le millier de kilomètres séparant La Havane de Santiago de Cuba (Est), refaisant en sens inverse le chemin parcouru par le jeune Fidel dans sa « caravane de la liberté » lors du lancement de sa révolution en 1959. Les cendres contenues dans un coffre de cèdre, enveloppé d'un drapeau cubain et protégé sous une boîte de verre, ont entamé sur une remorque militaire le trajet effectué dans le sens inverse par Fidel Castro au moment de la victoire de sa guérilla en 1959. Le convoi s'est ébranlé à 7 h 16 (12 h 16 GMT) depuis le ministère des Forces armées en présence de membres du gouvernement, de dignitaires du Parti communiste et de la veuve de Fidel Castro, Dalia Soto del Valle. Des centaines de milliers de Cubains massés le long de cordons de sécurité ont agité des drapeaux en lançant des « vivats ! » au passage de la « Caravane de la liberté », le convoi composé de sept véhicules. Après quatre jours de voyage et quelque 950 kilomètres parcourus, les restes de Fidel Castro seront enterrés dimanche au cimetière de Santa Ifigenia de Santiago, à côté du mausolée de José Marti, héros de l'indépendance de Cuba.
Source AFP
« Où est Fidel ? Où est Fidel ?», s'est exclamé à la tribune le président nicaraguayen Daniel Ortega. « Ici ! » a répondu la foule d'une seule voix, résumant la tonalité de la soirée, vouée à souligner que la mort du «Comandante » n'est qu'une « mort physique », comme l'ont beaucoup répété les médias d'État cubains ces derniers jours. « Il ne part pas, il reste là, invaincu parmi nous, absous, totalement absous par l'histoire », s'est exclamé le président vénézuélien Nicolás Maduro, proche allié de Cuba, en référence au fameux « L'histoire m'absoudra » lancé par Fidel Castro à son procès après l'assaut en 1953 de la caserne de la Moncada, qui forgea le début de sa légende. « Aujourd'hui plus unis que jamais, peuple de l'Amérique latine [...] Nous continuerons à lutter pour ses idées, nous en faisons le serment ! » s'est engagé de son côté le président équatorien Rafael Correa. « Ils ont tenté de le tuer de mille manières, mais plus de dix présidents américains n'y sont pas parvenus. [...] Fidel et Cuba ont changé le monde » au XXe siècle, a ensuite relevé un autre inconditionnel, le Bolivien Evo Morales.
« Hasta la victoria, siempre ! »
Après quatre heures de longs discours empreints de ferveur socialiste, le président Raúl Castro, qui a succédé à son frère Fidel en 2006, a énuméré les discours les plus marquants de son aîné prononcés sur cette emblématique esplanade. Puis de conclure : « Cher Fidel [...], ici, où nous commémorons nos victoires, nous te disons aux côtés de notre peuple dévoué, combatif et héroïque : Jusqu'à la victoire, toujours ! (« Hasta la victoria, siempre ! ») », reprenant l'antienne bien connue des révolutionnaires cubains.
Cette soirée d'hommages aux accents très politiques a été largement boudée par les chefs d'État occidentaux, dont le président américain Barack Obama, pourtant artisan d'un rapprochement historique depuis fin 2014 entre les deux ex-ennemis de la guerre froide. De même, les présidents de pays amis, le Russe Vladimir Poutine, le Chinois Xi Jinping et l'Iranien Hassan Rohani, ont préféré se faire représenter par des émissaires de haut rang. En revanche, les dirigeants du Zimbabwe Robert Mugabe et d'Afrique du Sud Jacob Zuma, de même que l'ancien roi d'Espagne Juan Carlos, étaient présents pour dire adieu à cette figure incontournable de la guerre froide. « Fidel est parvenu à sortir Cuba de la dictature pour la transformer en symbole international de résistance », a déclaré de son côté le Premier ministre grec Alexis Tsipras, seul dirigeant européen à avoir fait le voyage.
Silence des dissidents
« Vive la révolution ! », « Fidel, Fidel ! », scandaient entre les discours des milliers de Cubains de tous âges. Lycéens, fonctionnaires, policiers et militaires en uniforme ont été mobilisés pour l'occasion, remplissant les 72 000 mètres carrés de la place mais aussi les avenues des alentours, noires de monde. Olivia Martínez, retraitée de la police de 71 ans, portait aussi l'uniforme. « Cette marée humaine démontre que mon Commandant était très aimé par tout un peuple et que personne ne peut défaire cette révolution », a-t-elle assuré. Venue avec sa mère, Sandra Heredia, 11 ans, avait pour une fois le droit de se coucher très tard : « Je suis fière de vivre ce moment dans un endroit aussi historique où Fidel a parlé de nombreuses fois au peuple », s'est-elle réjouie. Dans la journée, des dizaines de milliers de Cubains, souvent en pleurs, avaient défilé face aux portraits de Fidel, exposés sur cette même place depuis lundi.
Partout sur l'île, ils ont aussi encore été très nombreux mardi à signer des registres pour « jurer » de poursuivre l'héritage socialiste de celui qui a façonné pendant un demi-siècle le destin du pays – beaucoup ont confié avoir été vivement incités à ne pas manquer à l'appel. Critiqué par l'ONU et par ses opposants pour des violations des droits de l'homme, Fidel Castro reste toutefois vénéré par beaucoup de Cubains, qui ont subi un véritable choc à l'annonce de son décès, vendredi à 90 ans.
Après ces adieux rendus par La Havane, l'urne contenant les cendres du Lider Máximo va traverser de mercredi à samedi le millier de kilomètres séparant La Havane de Santiago de Cuba (Est), refaisant en sens inverse le chemin parcouru par le jeune Fidel dans sa « caravane de la liberté » lors du lancement de sa révolution en 1959. Les cendres contenues dans un coffre de cèdre, enveloppé d'un drapeau cubain et protégé sous une boîte de verre, ont entamé sur une remorque militaire le trajet effectué dans le sens inverse par Fidel Castro au moment de la victoire de sa guérilla en 1959. Le convoi s'est ébranlé à 7 h 16 (12 h 16 GMT) depuis le ministère des Forces armées en présence de membres du gouvernement, de dignitaires du Parti communiste et de la veuve de Fidel Castro, Dalia Soto del Valle. Des centaines de milliers de Cubains massés le long de cordons de sécurité ont agité des drapeaux en lançant des « vivats ! » au passage de la « Caravane de la liberté », le convoi composé de sept véhicules. Après quatre jours de voyage et quelque 950 kilomètres parcourus, les restes de Fidel Castro seront enterrés dimanche au cimetière de Santa Ifigenia de Santiago, à côté du mausolée de José Marti, héros de l'indépendance de Cuba.
Source AFP