Ivoiriennes, Ivoiriens, chers compatriotes,
Ainsi donc, en dépit de nos nombreux avertissements qui ne visaient d’autres buts que la préservation de la paix sociale, l’intransigeance aura prévalu sur le bon sens. Le Référendum de la discorde s’est tenu hier 30 Octobre 2016 comme décidé par le Président de la République, avec,comme il fallait s’y attendre, de vives tensions signalées à plusieurs endroits du pays et leurs cortèges de blessés et d’arrestations. Je veux exprimer d’ors et déjà ma sympathie et mon soutien à tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, auront souffert de cet état de fait.
Cela dit, que retenir d’historique de cette journée, comme cela nous été promis?
En attendant que la Commission Electorale ‘’Indépendante’’ sorte de son chapeau le sien, le peuple souverain de Côte d’Ivoire, lui, a déjà livré son verdict depuis hier, et ce, de façon fort éloquente et absolument incontestable. Il ne s’est senti nullement concerné par cette opération dont il ignorait manifestement tout. Nul n’est besoin d’attendre pour l’affirmer, tant la réalité du désert électoral absolu crevait les yeux. Cette réponse claire, nette et sans ambages du rejet de cette nouvelle constitution n’est rien d’autre qu’un cinglant désaveu du Président de la République et de tous ceux qui ont cru pouvoir abuser de la sollicitude de nos concitoyens pour consolider leur propre position, au détriment de l’intérêt supérieur de la Nation. Quel honte ! L’on sait maintenant, de ceux qui se sont opposés à ce projet et de ceux qui l’ont adoubé, qui est du côté du peuple.
Reste à en tirer les conséquences, toutes les conséquences. La première et la plus évidente étant bien entendu, pour le Président OUATTARA, de prendre acte du refus du peuple en retirant purement et simplement son projet.
La deuxième, la plus importante, celle qui incombe au peuple, découle du rappel qu’il a lui-même bien voulu faire à Monsieur le Président de la République au sujet de la profonde fracture sociale qui persiste entre les ivoiriens. Le seul mérite que l’on peut en effet reconnaître à ce référendum, c’est d’avoir révélé à la face du monde entier que plus de six ans après la fameuse crise postélectorale, la Côte d’Ivoire reste profondément divisée. D’où l’urgente nécessité de revenir au rassemblement des ivoiriens, de tous les ivoiriens, toute chose qui passe inévitablement par l’impératif de la réconciliation nationale.
Monsieur OUATTARA ayant montré tout son désintérêt et son incapacité à le faire, il appartient désormais au peuple souverain de Côte d’Ivoire d’en prendre acte et d’envisager dès lors, ici et maintenant même, les actions idoines pour une Côte d’Ivoire à nouveau unie, paisible et prospère.
Telle est clairement mise en lumière, à côté des questions vitales d’emplois, de sécurité et de pouvoir d’achat, la grande préoccupation nationale de l’heure : La RECONCILIATION NATIONALE.
C’est mon combat et l’unique raison de mon intrusion sur la scène nationale et pour cela, je continuerai d’insister jusqu’à ce que son flambeau paraisse comme l’aurore sur l’ensemble de la Côte d’Ivoire. Je le ferai en restant toujours, quoi qu’il m’en coûte, du côté de la vérité et du peuple, peuple dont je ne doute pas un seul instant qu’il saura, là aussi, relever brillamment le défi.
D’ici là, bravo pour la grandeur d’esprit,
Merci pour le patriotisme,
Félicitations pour ce cinglant désaveu.
Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire !
Fait à Abidjan, le 31 Octobre 2016
KONAN Kouadio Siméon
Citoyen ivoirien, au nom des sans voix et sans écriture