Une "négligence" à 400 millions d’euros ? Christine Lagarde, ex-ministre de l’Économie et des Finances sous Nicolas Sarkozy et actuelle directrice du Fond monétaire internationale (FMI) est jugé ce lundi pour avoir permis, par "négligence", le détournement de 400 millions d’euros de fonds publics en faveur de Bernard Tapie. Une faute passible d’un an de prison et 15.000 euros d’amende.
La justice reproche à l'ancienne ministre d’avoir validé en 2007 avec "légèreté", selon les enquêteurs, la procédure privée d’arbitrage entre l’homme d’affaire et l’ancienne banque publique Crédit Lyonnais, dans leur conflit portant sur la revente d’Adidas. Un an plus tard, en juillet 2008, elle aurait renoncé un peu trop vite, selon les magistrats, à engager un recours contre la décision rendue en faveur de Bernard Tapie lui attribuant plus de 400 millions d’euros (avec les intérêts). Le tout directement prélevé dans les caisses de l’État. "(Son) incurie et (sa) précipitation critiquables" ont "privé l’État d’une chance d’éviter que ses fonds soient détournés", précisent les personnes en charge du dossier.
« Je pense qu’on est tous un peu négligent quelque part dans sa vie »Christine Lagarde
Pour juger l'ancienne ministre, la Cour de justice de la République (CJR) s’appuie ainsi sur un article du Code pénal qui vise toute personne dépositaire de l’autorité publique ayant permis par sa négligence le détournement de fonds publics. La CJR est un organe chargé depuis 1993 de juger les ministres pour les crimes et délits commis dans l’exercice de leur fonction. Elle est composée de trois juges ainsi que six députés et six sénateurs.
"La négligence est un délit non-intentionnel", a réagi Christine Lagarde dans un reportage diffusé sur France 2. "Je pense qu’on est tous un peu négligent quelque part dans sa vie". "J’ai essayé de faire tout mon travail le mieux possible, dans la limite de tout ce que je savais", a-t-elle tenu à préciser.
La justice reproche à l'ancienne ministre d’avoir validé en 2007 avec "légèreté", selon les enquêteurs, la procédure privée d’arbitrage entre l’homme d’affaire et l’ancienne banque publique Crédit Lyonnais, dans leur conflit portant sur la revente d’Adidas. Un an plus tard, en juillet 2008, elle aurait renoncé un peu trop vite, selon les magistrats, à engager un recours contre la décision rendue en faveur de Bernard Tapie lui attribuant plus de 400 millions d’euros (avec les intérêts). Le tout directement prélevé dans les caisses de l’État. "(Son) incurie et (sa) précipitation critiquables" ont "privé l’État d’une chance d’éviter que ses fonds soient détournés", précisent les personnes en charge du dossier.
« Je pense qu’on est tous un peu négligent quelque part dans sa vie »Christine Lagarde
Pour juger l'ancienne ministre, la Cour de justice de la République (CJR) s’appuie ainsi sur un article du Code pénal qui vise toute personne dépositaire de l’autorité publique ayant permis par sa négligence le détournement de fonds publics. La CJR est un organe chargé depuis 1993 de juger les ministres pour les crimes et délits commis dans l’exercice de leur fonction. Elle est composée de trois juges ainsi que six députés et six sénateurs.
"La négligence est un délit non-intentionnel", a réagi Christine Lagarde dans un reportage diffusé sur France 2. "Je pense qu’on est tous un peu négligent quelque part dans sa vie". "J’ai essayé de faire tout mon travail le mieux possible, dans la limite de tout ce que je savais", a-t-elle tenu à préciser.
Des proches de la présidence Sarkozy entendus ?
De nombreuses personnes sont impliquées par la justice dans ce dossier. L’arbitrage ayant été préparé avant l’arrivée de Christine Lagarde à Bercy, ses prédécesseurs Thierry Breton et Jean-Louis Borloo seront également cités par la Cour, précisent des sources. L’ex-secrétaire général de la présidence, Claude Guéant, et l’ancien conseiller économique de Nicolas Sarkozy François Pérol pourraient eux aussi être convoqués.
L’arbitrage, dans lequel il faut préciser que Christine Lagarde n’était pas intervenue, a par ailleurs été annulé au civil en 2015, avec l’obligation pour Bernard tapie de rembourser la somme. L’affaire court en revanche toujours au pénal, où les enquêteurs parlent d’un "simulacre" mis en place en faveur de l’homme d’affaire, dont l’avocat possédait des liens avec l’un des arbitres. Six personnes sont mises en examen dans ce volet, notamment pour "escroquerie".
Dans un entretien au JDD, Bernard Tapie estime lui n’avoir reçu aucun cadeau de la part de l’ancienne ministre et se défend d’avoir volé le contribuable. Il conteste l’annulation de l’arbitrage et précise qu’ "en tant que ministre, elle (Christine Lagarde) a fait ce qu’elle avait à faire. Ni plus, ni moins".
De nombreuses personnes sont impliquées par la justice dans ce dossier. L’arbitrage ayant été préparé avant l’arrivée de Christine Lagarde à Bercy, ses prédécesseurs Thierry Breton et Jean-Louis Borloo seront également cités par la Cour, précisent des sources. L’ex-secrétaire général de la présidence, Claude Guéant, et l’ancien conseiller économique de Nicolas Sarkozy François Pérol pourraient eux aussi être convoqués.
L’arbitrage, dans lequel il faut préciser que Christine Lagarde n’était pas intervenue, a par ailleurs été annulé au civil en 2015, avec l’obligation pour Bernard tapie de rembourser la somme. L’affaire court en revanche toujours au pénal, où les enquêteurs parlent d’un "simulacre" mis en place en faveur de l’homme d’affaire, dont l’avocat possédait des liens avec l’un des arbitres. Six personnes sont mises en examen dans ce volet, notamment pour "escroquerie".
Dans un entretien au JDD, Bernard Tapie estime lui n’avoir reçu aucun cadeau de la part de l’ancienne ministre et se défend d’avoir volé le contribuable. Il conteste l’annulation de l’arbitrage et précise qu’ "en tant que ministre, elle (Christine Lagarde) a fait ce qu’elle avait à faire. Ni plus, ni moins".